Quand avez-vous décidé d’utiliser ce prénom ?
Après The Voice Belgique (Rouslann a participé à la neuvième saison du programme dans l’équipe de Typh Barrow, NDLR), j’ai souhaité directement changer de nom d’artiste. J’ai rencontré Iza Loris, grande parolière, qui a écrit pour moi, Julie Zenatti, Hélène Ségara, Anggun et on en avait discuté ensemble pendant un long moment. Et je n’avais pas encore eu la force de faire ce changement qui pour beaucoup peut paraître anodin, mais ça a été difficile pour moi… J’ai fait le pas plus d’un an après la fin de The Voice Belgique, quand j’ai sorti mon single Je pars demain. À ce moment-là, j’ai senti que j’étais capable de faire ce changement et pouvoir faire naître Rouslann.
Vous avez un parcours de vie très fort. Vous révélez dans votre portrait avoir été adopté par un couple belge. Pouvez-vous nous parler de votre histoire ?
Je suis arrivé en Belgique à un an et demi. J’ai quelques souvenirs d’ailleurs de l’Ukraine, des souvenirs de l’orphelinat où on nous donnait des bananes et des œufs. C’est un pays très pauvre et je me souviens de ça, que l’on ne mangeait pas beaucoup… Et que le seul repas que l’on donnait aux enfants était une banane et un œuf par jour. Puis, à trois ans, j’ai commencé la musique en Belgique, j’ai été inscrit à l’académie pour apprendre le piano. On a une relation assez forte avec mes parents adoptifs, comme je pense avec tous les parents, mais je n’ai pas de point de comparaison. Mais je pense qu’on a une relation forte.
Vous parlez beaucoup de votre volonté de rendre hommage à l’enfant que vous étiez, est-ce que cela est directement en lien avec votre adoption ?
Oui ! Vraiment ! Parce qu’il y a une part de moi qui veut lui rendre hommage, mais en même temps, je veux le faire vivre. On rend hommage aux personnes qui sont mortes, mais le mot “hommage” est à la fois parce que j’ai l’impression que cet enfant est mort quand il est arrivé en Belgique, depuis son départ d’Ukraine, et en même temps, je dis que je veux le faire revivre à travers ma musique.