Vous dites de votre handicap que c’est une sorte de “super-pouvoir”, en quoi cela a-t-il changé votre vie ?
Quand je dis un super-pouvoir, c’est parce que j’estime que j’ai eu de la chance de grandir avec, parce que l’avoir dans la vie adulte, c’est beaucoup plus compliqué à accepter alors que l’enfant est presque une éponge, s’adapte beaucoup plus facilement. Et ça m’a permis d’extérioriser par l’art. Aujourd’hui, je vais très bien, c’est fantastique et je croque la vie. J’ai beaucoup de chance d’être là. J’ai eu un cancer, j’ai perdu ma jambe gauche, et aujourd’hui, j’ai envie que cette prothèse se transforme aussi. Il faut qu’elle rejoigne le monde artistique que j’ai créé. D’ailleurs, je lance un appel à des plasticiens parce que j’ai envie de la transformer en objet d’art. Pour l’instant, je ne veux pas la montrer parce qu’elle n’a pas l’apparence que j’aimerais qu’elle ait visuellement. J’ai une sorte de prothèse du futur avec un microprocesseur, un genou électronique qui se branche au secteur, c’est incroyable tout ce qu’on peut faire pour les personnes amputées aujourd’hui. J’aime à dire que je suis une cyborg.

Comment la musique est arrivée dans votre vie ?
L’art a été mon auto-thérapie. Ça a été très naturel, mon esprit a automatiquement pris ce chemin-là. Le chant est arrivé dans ma vie un peu tardivement, j’ai fait un bac littéraire en art plastique et j’ai été acceptée aux Beaux-arts de Toulouse et c’est là que j’ai rencontré des musiciens. Je me suis dit : “Ah tiens, ça me parle parce que dans mon enfance”. La musique a toujours fait partie du quotidien avec mes frères et sœurs. Ma mère écoutait des standard du Cameroun et ma mère est fan de Nana Mouskouri, de Georges Moustaki, de Maxime Leforestier, c’est remonté à la surface au moment des Beaux-arts, j’ai découvert que je pouvais composer. J’ai rencontré des musiciens exceptionnels, j’ai appris en autodidacte.

Okali (The Voice 2024, équipe de Mika) : “J’ai dit oui parce que c’était une façon d’arrêter d’avoir peur”
Pourquoi avez-vous eu envie de participer à The Voice ?
C’est un super challenge, c’est un apprentissage à vitesse grand V et j’adore apprendre, j’adore les nouvelles expériences, j’adore les reliefs de la vie. C’est aussi pour me prouver quelque chose bien sûr, parce que je ne pensais pas en être capable. Je ne me voyais pas du tout dans ce contexte-là. Quelques mois avant, l’idée ne m’aurait jamais traversé l’esprit. J’ai dit oui parce que c’était une façon d’arrêter d’avoir peur et de prouver que j’étais capable.

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