Une place dans la société actuelle que la journaliste Alice Pfeiffer analyse pour Slate «Le nœud sur la culotte est posé au-dessus du pubis de façon à jaillir d’un ventre plat, il suffit d’avoir un peu de bide pour ne plus le voir, tandis que celui positionné au creux de la poitrine jaillit entre des seins très remontés et collés ensemble… Le nœud promeut un corps très juvénile.». De quoi remettre en perspective cet attribut vestimentaire ancestral à l’antipode de la modernité, contrairement aux rubans fixés entre les seins sur les soutien-gorge. S’il n’est pas aussi sexy que son homologue, le ruban décoratif présent sur les culottes ne doit pourtant rien au hasard.

UNE ASTUCE POUR ENFILER CORRECTEMENT SA CULOTTE DANS LE NOIR
Sylvain Besson, chargé des collections textiles au musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne, précise à Slate, ne pas avoir trouvé “d’éléments précis sur la date d’apparition des nœuds sur les culottes”. Cependant, selon l’expert “il semble que dès le début, le ruban était utilisé comme un lien pour fermer et tenir les culottes féminines». De plus, à l’origine, le petit noeud sur les culottes permettait aux femmes de pouvoir l’enfiler dans le bon sens, étant généralement contraintes de s’habiller dans le noir avant l’arrivée de l’électricité. Le toucher était alors un sens des plus développés, et le ruban faisait office d’un signe distinctif, mais pas seulement.

UN NOEUD SUR LA CULOTTE POUR FAIRE TENIR LES SOUS-VÊTEMENTS
Si l’on s’en fie aux écrits historiques, le noeud plat servait à empêcher la culotte de tomber puisque l’élastique n’avait pas encore été inventé. Les rubans noués sur les sous-vêtements remplaçaient donc les laçages. «Quand les premières culottes sont apparues, étant donné que l’élastique n’existait pas encore, on tirait sur une lanière ou un cordon.» déclare sur Buzzfeed Denis Bruna, conservateur au département Mode du musée des Arts décoratifs de Paris. “Le nœud apparaît sur les corps à baleines, l’ancêtre du corset, au XVIIe et XVIIIe siècles». Selon lui, «les rubans et les nœuds servaient à ajuster le corsage au niveau de la poitrine, du décolleté et des épaules.». Un transit opéré de la fonction utilitaire à décorative, que l’historien de l’art explique : «cette transformation d’un élément utilitaire vers un élément décoratif s’est faite en le réduisant: le nœud de la culotte du XIXe ou des corps à baleines des XVIIe et XVIIIe siècles était beaucoup plus grand; aujourd’hui, ce sont de tout petits nœuds».
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